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A.Lamarque : 17/05/2021
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Le développement durable : le combat dans l’ombre de la F1
La formule 1 s'est dotée d’une nouvelle force de frappe avec le lancement en 2020 du programme “
we race as one”.
Derrière ce projet, les objectifs sont principalement l’augmentation de la diversité et de l’inclusion dans le sport mais un dernier élément y est
compris : le développement durable.
Cet axe de travail se décline en quatre objectifs : des carburants plus écologiques pour les moteurs hybrides, développer de nouvelles méthodes
logistiques mais aussi réduire l’utilisation de plastiques à usage unique et l’objectif zéro carbone pour 2030.
Ces objectifs n’ont pas été choisis au hasard car la F1 estime son empreinte carbone à 250 000 tonnes par saison complète et cela va continuer
de croître avec l’augmentation du nombre de grands prix. Les deux gros postes d’émission sont les déplacements entre grand prix
(logistique et déplacement des employés) et les supports des équipes (usines et bureaux).
La première étape est donc de réguler les émissions directement liées à l’activité de la F1.
Dans cette volonté, la FIA (Fédération Internationale de l’Automobile) a annoncé le premier baril de carburant 100% durable (fabriqué à partir de biodéchets) et respectant les spécifications nécessaires
à la F1. Ce carburant a été livré aux fabricants moteurs (plus précisément pour la partie Power Unit) que sont Renault, Mercedes, Ferrari et Honda
(dont la technologie sera reprise par Redbull qui deviendra motoriste en 2025).
Ces changements sont souvent peu perceptibles par le public. Par exemple , une de ces décisions est l’arrêt de l'utilisation de bouteilles à
usage unique pour le staff de la F1 remplacées par des bouteilles en plastique recyclées pour les équipes, les médias et les invités.
Cette action est une première étape en vue de l’objectif zéro plastique à usage unique sur les grands prix en 2025.
Une autre action invisible concerne le spectacle diffusé qu’est la course. La production de ce dernier est vraiment le cœur de l'activité de la
F1 et le faire évoluer implique de nombreuses conséquences. En effet, la réalisation d’un grand prix nécessite un nombre élevé d’opérateurs et de
matériels pour couvrir le week-end de course puis réaliser la diffusion. A titre d'exemple, un week-end c’est : 90 caméras, 147 microphones pour
capturer plus de 430 heures de direct par saison.
La décision pour réduire l’impact carbone est la mise en place d’un centre technique pour gérer la diffusion à distance. L'infrastructure sur place a donc été réduite
pour développer une structure de réalisation à distance en Angleterre. Ce projet devait s’étaler sur deux ans mais le Covid a accéléré le
changement. Finalement, cette action imperceptible a pourtant permis selon la F1 de réduire de 36% le staff qui voyage pour se rendre sur place
pour produire le spectacle et d’alléger de 70 tonnes par course le fret généré par le transport du matériel audiovisuel.
A travers ces mesures, le sport automobile cherche donc à être plus durable. Ces actions ne sont pas toujours assez mises en avant car noyé
dans le flot de l’actualité avec ses revendications plus sociales. Pourtant, la F1 est une terre d’innovation et peut être un moteur des solutions
plus responsable de demain.
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